Le RCS : enfin une alternative à WhatsApp et un successeur pour le SMS

Capture d'écran d'un téléphone sur une conversation par message.

Beaucoup de personnes de mon entourage m’ont posé la question de « Pourquoi utilises-tu l’application par défaut de messages pour communiquer sur téléphone ? ». La question devrait plutôt être « Pourquoi privilégies-tu le RCS ? » pour être précis. J’écris cet article pour répondre à cette question tout en expliquant ce qu’est le RCS, en espérant vous convaincre de passer à cette technologie !

Un peu d’histoire

Il faut revenir aux débuts des services de messagerie rapide pour comprendre la situation actuelle. Je ne remonte pas jusqu’aux télégrammes ! Je parle ici des messages que l’on peut par exemple s’envoyer entre deux téléphones.

Le plus connu des systèmes permettant ceci est le SMS, pour Short Messaging Service ou service de messagerie rapide en français. Pourtant, les « textos » n’occupent plus qu’une faible part dans nos communications rapides. C’est même devenu le souvenir d’un autre temps pour certains.

Cela s’explique par le fait qu’aujourd’hui, beaucoup de monde préfère communiquer par des applications telles que WhatsApp, Snapchat, Instagram ou encore Messenger.

Le premier SMS aurait été envoyé en 1989 : c’est une technologie très ancienne. Depuis, les fonctionnalités du SMS n’ont pas beaucoup évolué : les conversations ne se font qu’entre deux personnes, on ne peut pas voir quand un message a été lu par le destinataire, etc. Cela reste très simple. Même les images s’envoient en mauvaise qualité !

D’un autre côté, il y a des applications gratuites comme WhatsApp qui permettent de créer des groupes, de voir quand un autre utilisateur écrit ou lit les messages d’une discutions. On peut envoyer photos et vidéos en bonne qualité et il y a globalement bien plus de fonctionnalités.

Je pense qu’il n’y a pas besoin d’exposer plus d’explications pour bien comprendre que les SMS sont tombés en désuète face à ces applications ! Pourtant, WhatsApp et les autres ne méritent peut-être pas une place sur nos téléphones…

Le problème des applications de messagerie

Les applications de messagerie rapides font tout pour nous séduire. Je vais prendre pour exemple WhatsApp parce que c’est celui qu’on m’impose le plus, mais c’est aussi valable pour les autres applications. L’installation est facile et rapide. Les numéros de téléphone sont utilisés comme identifiant, ce qui permet de retrouver ses contacts en un instant. En résumé, un monde magique s’ouvre à nous : c’est comme pour les SMS, mais en mieux. Il est alors possible de faire des groupes et de profiter d’innombrables fonctionnalités que le SMS n’a pas. Cerise sur le gâteau, c’est gratuit et sans publicité !

Le problème de l’enfermement

Cependant, il ne faut pas s’arrêter à la surface de l’iceberg ! Tout d’abord, ce « royaume magique » est très fermé. Pour intégrer un groupe WhatsApp, il faut avoir installé l’application. Cela joue en la défaveur de l’application dans un premier temps puisqu’il faut convaincre les utilisateurs d’installer leur produit.

Cependant, une fois qu’elle est devenue populaire, cela devient une vraie arme. Il faut avoir l’application pour ne pas être exclu du groupe de conversation. Je suis moi-même pris au piège par WhatsApp : ma famille ne veut pas changer de système et je suis donc contraint de garder l’application contre mon gré (non, je ne suis pas opposé à WhatsApp au point d’abandonner le groupe familial). Ce « royaume magique » est donc une belle prison dorée.

Des applications qui ne sont pas nos amies

Un élément intéressant pour creuser plus en profondeur dans le sujet est d’analyser les intérêts de ces applications. Je désigne ici la société développant ces produits. Pour WhatsApp par exemple, c’est Meta (et donc Facebook) qui est derrière. Or, Meta est une multinationale américaine ! Leur intérêt est donc de générer du profit. Ce n’est pas un problème en soi, mais je vous le rappelle : ces services sont gratuits. Leur intérêt se trouve donc ailleurs, et ils se gardent bien de nous le dire.

Un petit adage peut nous donner une idée de la réponse : « Quand c’est gratuit, c’est nous le produit ! ». Par comparaison, le SMS est mis en place par les opérateurs téléphoniques que nous payons avec des euros.

Nous ne payons donc pas WhatsApp et compagnie, mais nous leur confions beaucoup : toutes nos conversations. Ces données personnelles valent de l’or, même s’ils ne s’en servent normalement pas. C’est un grand pouvoir pour eux que d’avoir autant d’utilisateurs enfermés dans leur application et partageant toutes ces informations.

Trop de problèmes

En résumé, nous avons délaissé le très basique SMS pour des applications bien plus pratiques. Ce choix est fait au détriment d’un enfermement dans l’application d’une entreprise à but lucratif étrangère.

D’autres applications se placent comme alternatives à WhatsApp et compagnie : je pense notamment à Signal qui se veut plus éthique. L’application est financée par une fondation à but non lucratif et elle est open-source. Cependant, un des défauts subsiste : l’enfermement.

La solution : le RCS

Imaginez le meilleur des deux mondes entre le SMS et les applications de messagerie fermées. Cet idéal s’appelle le RCS ! Laissez-moi faire les présentations : RCS signifie Rich Communication Service. Il se place comme successeur au SMS, et pour cause : il permet de nombreuses fonctions comme le fait WhatsApp. Il devient possible avec le RCS de créer des groupes, d’envoyer des photos en bonne qualité, de voir quand le destinataire a lu son message, de voir quand son correspondant est en train d’écrire, ou encore de répondre à des messages ! Je pourrais encore mentionner la possibilité de modifier ou supprimer un message.

Le RCS est très ouvert

Vous utilisez peut-être bien déjà le RCS sans le savoir puisqu’il s’intègre directement dans la messagerie par défaut : celle que vous utilisez aussi pour envoyer des messages en SMS. La conversation passe automatiquement en RCS si vous et le destinataire êtes compatible avec celui-ci.

Comme pour le SMS, le RCS est géré par votre opérateur téléphonique : vous le payez en euro pour vous fournir ce service. Avec le RCS, vous n’êtes pas enfermés ! Il est compatible avec Google Message, tout comme avec l’application Message d’Apple sur iPhone. En résumé, on n’est pas enfermé, on bénéficie de fonctionnalités avancées et on préserve notre souveraineté numérique.

Le développement du RCS

Mais alors, pourquoi est-ce que je dois encore garder WhatsApp sur mon téléphone ? Eh bien, le RCS est arrivé assez récemment chez le grand public, et il est encore en expansion. Les applications fermées sont arrivées bien avant et ont donc l’avantage d’avoir des utilisateurs habitués. Le changement fait peur, et faire basculer tout le monde vers le RCS est un travail lourd qui va prendre du temps.

Le RCS est relativement ancien, étant né dans la fin des années 2000. Son expansion a mis du temps pour plusieurs raisons : tout d’abord, cela a demandé un investissement de la part des opérateurs qui ont dû mettre en place des serveurs gérant le RCS. Ils ont repoussé cette mise en place. D’autre part, Apple longtemps refuser d’intégrer le RCS à sa messagerie native. L’explication sortirait du cadre de cet article, mais la raison est amusante. Apple a finalement accepté en 2024 de prendre en charge le RCS. Depuis le début de l’année 2025, il devient vraiment envisageable de passer ses groupes vers du RCS.

Activer le RCS

Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait qu’un téléphone n’ait pas le RCS : sur iPhone, il faut le mettre à jour à la version la plus récente. Sur Android, il faut bien s’assurer d’utiliser Google Message (notamment chez Samsung, il y a leur propre messagerie qui ne semple plus être développée, mais qui est toujours présente). Enfin, certains opérateurs peu répandus ne proposent pas le RCS avec leurs abonnements.

Conclusion

Depuis de nombreux mois, je discute avec mes amis proches sur un groupe en RCS. J’ai plus récemment réuni plus d’amis autour d’un groupe RCS : on est une dizaine avec des Android et des iPhones !

J’espère en tout cas vous avoir convaincu de passer du bon côté de la force ! Ce serait une grande fierté pour moi, à défaut de pouvoir désinstaller maintenant WhatsApp et Snapchat de mon téléphone.

C’est un article assez différent de d’habitude, mais ce sujet de notre souveraineté numérique me touche particulièrement à cœur.

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