L’impression 3D m’a ouvrert les portes d’un monde très vaste. De grandes possibilités de création se sont offertes à moi d’un coup. Cependant, avec le temps, j’ai commencé à me sentir limité dans mon champ d’action. Devenant plus exigeant, la surface imparfaite et les couleurs basiques des impressions 3D ne suffisaient plus à me satisfaire. Je me suis donc mis à la peinture d’impressions 3D.
C’est ce dont je vais vous parler aujourd’hui ! Malgré mon expérience assez succincte, j’ai une méthode pour peindre les impressions 3D. J’ai longtemps été effrayé par cette étape d’un projet, car cela paraît fastidieux et il faut être bien équipé en matériel. Pourtant, ce n’est pas si terrible !
Je vous propose ici une petite liste du matériel nécessaire puis un guide des grandes étapes pour peindre une impression 3D.
Cliquez ici pour voir ma première peinture d’impression 3D !

Tout au long de cet article, dans des sections dépliantes comme celle-ci, je vous présenterai les étapes de la méthode appliquée à cet objet.
C’est le Mii de ma sœur, dont le fichier 3D a été généré par intelligence artificielle à partir d’une image. J’ai utilisé pour cela l’outil mis à disposition par MakerWorld avec cette image en entrée :

Le résultat est aléatoire puisque c’est de l’intelligence artificielle, mais j’ai eu de la chance ! Le modèle obtenu est assez fidèle.
Le matériel
J’ai acheté du matériel dans l’idée de peindre des impressions 3D occasionnellement. Avec mon petit budget, je me suis orienté vers des enseignes proposant des prix attractifs. Mon expérience ne me permet pas de dire si la qualité de ces produits est suffisante, mais il n’empêche que c’est faisable.
Le matériel nécessaire que j’ai retenu est donc :
- Un mastic en spray de chez SOLOPLAST (disponible par exemple chez Leroy Merlin). C’est le seul produit dont je n’ai pas trouvé d’équivalent à bas coût, il est donc un peu cher.
- Du papier abrasif de grain fin (je n’ai pas de référence particulière). Il peut être nécessaire de passer plusieurs papiers de grain différents, mais le but est de terminer avec le grain le plus fin possible pour avoir une texture lisse.
- Un primaire (ou apprêt) en spray. J’ai acheté celui de la marque Action SPECTRUM en blanc mat.
- De la peinture acrylique de toutes les couleurs (au moins les couleurs primaires pour en faire des mélanges par la suite). Pour ma part, j’ai pris un ensemble de 24 couleurs chez Action.
- Des pinceaux fins de plusieurs tailles. J’utilise un ensemble basique de chez Action.
- Un vernis de finition transparent. J’ai acheté le SPECTRUM Clear varnish gloss spray paint high-gloss transparent de chez Action.
On peut s’en sortir pour environ 30€, voir moins si on a déjà de la peinture et des pinceaux chez soi ! Ce matériel pourra servir pendant longtemps pour de nombreux projets. Je n’ai pas pu mettre en lien les sprays SPECTRUM parce qu’ils ont disparu du site d’Action, donc je ne peux pas garantir qu’ils sont toujours à la vente.
La méthode
Impression 3D
Tout d’abord, il faut une impression 3D ! Il faut bien prendre en compte que les parties fragiles (fines, etc.) pourraient casser lors du ponçage. Il faut aussi anticiper certaines zones qui pourraient être difficiles à traiter (poncer, bomber, etc.) car exiguës. La couleur de l’impression importe peu puisqu’on ne la verra pas. Je choisis en général une couleur claire d’un filament bon marché (par exemple un filament Elegoo).
L’impression du Mii
J’ai découpé le modèle en deux pour pouvoir l’imprimer plus facilement. J’ai ensuite recollé les deux parties ensemble. Il y a des parties fragiles, et c’est pourquoi j’ai fait très attention !

Mastic
La première étape du traitement consiste à rendre la surface de l’objet lisse pour ne plus percevoir les couches d’impression. Il est tout à fait possible de poncer la pièce jusqu’à obtenir une surface propre, mais cette méthode est assez compliquée.
On peut se simplifier la vie en appliquant un mastic de finition (qui est donc très fin) en spray. Il faut alors recouvrir uniformément la surface de l’impression avec ce mastic puis laisser le tout sécher. Il faut avoir une surface propre avant d’appliquer le mastic.
Il est difficile de transmettre à l’écrit la méthode pour appliquer le plus parfaitement possible un produit en spray, mais le principe général consiste à effectuer des mouvements de va-et-vient toujours en mouvement à 30 cm de l’objet à recouvrir. Il faut ensuite juger à l’œil si la couverture est suffisante puis rajouter de la matière si nécessaire. Il y a un bon équilibre à trouver : recouvrir suffisamment, mais sans être en excès, car des gouttes pourraient se former. Je vous recommande (comme je l’ai fait) de regarder une vidéo pour cette étape !
Il est à noter qu’il faut bien agiter la bombe avant usage, travailler à l’ombre et à la température recommandée (en général de 15 à 25°C). Il faut aussi penser à nettoyer la buse après usage !
Ponçage
Le mastic a comblé les trous entre les couches d’impressions. Cependant, ce n’est pas un produit magique ! Il nous faut encore poncer la surface pour la rendre bien lisse. L’intérêt du mastic est qu’il est plus facile à poncer que si l’on travaillait l’impression 3D brute.
Pour le ponçage, il faut utiliser du papier abrasif que vous frottez sur toute la surface de l’objet (même les petites zones !). Comme je l’avais dit, il faut commencer par du grain relativement gros (pas non plus trop gros, on ne ponce pas du bois brut !) puis terminer par le plus fin possible pour avoir un résultat bien lisse.
C’est peut-être l’étape la plus fastidieuse, ou en tout cas la plus ennuyante selon moi. Pour autant, il faut le faire, et même dans les moindres recoins, car le résultat en dépend !
Mastic et ponçage du Mii
L’application du mastic sur le Mii s’est faite assez facilement. En revanche, le ponçage a été plus difficile ! Il y a de nombreuses zones peu accessibles et des parties fragiles. Ce sont ces zones qui m’ont pris le plus de temps, puisque j’ai dû être particulièrement précautionneux.

Le résultat n’est pas parfait, car on voit encore les couches à certains endroits. Pour autant, je suis satisfait de cette première tentative ! Le mastic a aussi permis de réduire la visibilité de la rainure au niveau du collage des deux parties de l’impression 3D.
Apprêt
À cette étape, l’impression doit être nettoyée pour s’assurer que toute la poussière de ponçage soit éliminée. On peut ensuite appliquer un primaire en spray pour donner une couleur neutre uniforme à l’objet. On construit en quelque sorte une base saine pour la peinture.
La méthode est la même que pour appliquer le mastic.
Peinture
Il est maintenant temps d’entrer dans le vif du sujet : la peinture ! Plusieurs méthodes sont possibles : on peut tout à fait utiliser une peinture en spray, mais ce qui m’intéresse ici, c’est de pouvoir avoir de nombreuses couleurs.
Pour cela, j’utilise de la peinture acrylique appliquée au pinceau. Cette étape est longue, mais intéressante (contrairement au ponçage). C’est la réalisation concrète de l’apparence de notre objet !
Selon la qualité de la peinture, il peut être nécessaire d’appliquer plusieurs couches (c’est le cas avec ma peinture Action). Il faut alors faire attention à disposer de la même teinte de couleur jusqu’au bout !
J’utilise des pinceaux plus ou moins fins en fonction de la surface à couvrir et des recoins présents. Il faut être précis dans cette étape pour ne pas déborder sur d’autres zones.
Peinture du Mii
J’ai appliqué plusieurs couches de peinture (au moins deux mais sur certaines zones, j’en ai fait plus, comme les cheveux, pour avoir une couleur consistante).
La délimitation des couleurs n’est pas parfaite, mais les imperfections ne sont visibles qu’à faible distance. Ça donne en quelque sorte un effet artisanal !
Le plus gros défaut dans la peinture à mon avis est la teinte de la peau. Je m’y suis repris à plusieurs fois pour avoir une bonne teinte beige et cacher des accidents (le trait noir du nez trop large)…
Le résultat reste satisfaisant. Les yeux sont des autocollants imprimés.

Vernis
Une fois la peinture sèche, une dernière étape permet de protéger notre objet : le vernissage. J’utilise pour cela un vernis en spray. On peut choisir une finition brillante (gloss) ou mat en fonction de l’effet recherché.
L’application se fait de la même manière que pour le mastic ou l’apprêt.
Cette dernière étape peut paraître superflue à première vue, mais elle donne un rendu très propre à l’objet fini et joue aussi le rôle de protection. C’est particulièrement utile pour un usage en extérieur.
Finition du Mii

On remarque bien la finition gloss du vernis en spray. Le résultat est beau !
Conclusion
La peinture d’impressions 3D est un long processus, mais parfaitement accessible ! Il suffit d’oser essayer. Après tout, l’enjeu n’est pas énorme (30€ pour rappel) mais le résultat peut être très intéressant.
Le résultat ne sera certainement pas parfait de la première tentative, mais la perfection se rapprochera avec l’expérience.
N’hésitez pas à partager votre propre expérience en commentaire, ou à transmettre vos conseils si vous êtes connaisseur !
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